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Le temps n'existe pas


« Le temps n'existe pas. »

Vous avez sans doute déjà entendu cette phrase dans les cercles de développement personnel. Récemment, l'équipe de "Tout le monde s'en fout" à même fait une vidéo sur le temps, expliquant que le temps était une simple illusion. Cela a soulevé des questions dans mon entourage et on m'a demandé de rédiger un billet sur le temps. 

Pourquoi dit-on que le temps n’existe pas ? Je vous explique tout vite fait bien fait, mes psy lecteurs ! ✶ C'est parti ! ✶


De la physique classique... 

Au 17e siècle, Newton introduit dans sa pratique scientifique un cadre précis pour l’observation des phénomènes, le temps et l’espace, qu’il qualifie d’absolu - c’est à dire qu'ils sont les mêmes pour tous les observateurs. C’est au sein de ce cadre spatio-temporel qu’il arrive à établir un ensemble de lois auxquelles obéissent les phénomènes scientifiques, et l’ensemble de ces lois et les concepts qui vont avec constituent ce qu’on appelle « la physique ». Cette physique, basée sur le temps et l’espace absolus, va aller de découverte et découverte et de succès en succès jusqu’au début du 20e siècle (comme les expériences ne sont réalisées qu’avec des vitesses et des masses minimes). C’est encore, malheureusement, uniquement cette physique dite « classique » et uniquement cette notion du temps que l’on enseigne à l’école.

... à la révolution relativiste !

Arrive Einstein qui publie en 1905 (2 ans avant la rencontre de Jung et Freud) sa théorie de la relativité restreinte. Ses travaux provoquent la « révolution relativiste » dans la physique. Einstein prouve que seule la vitesse de la lumière est la même pour tous les observateurs, mais que la notion de temps est relative car elle change en fonction de l’observateur – tout comme la notion de simultanéité, elle aussi subjective.

C’est le fameux paradoxe des jumeaux de Langevin (un collègue d’Einstein) qui explique comment le mouvement dans l’espace ralenti l’écoulement du temps.

Dans cette simulation, deux jumeaux – l’un fixe sur terre et l’autre en mouvement dans l’espace à la vitesse de la lumière – se retrouvent une fois réunis sur terre avec une différence d’âge, comme le jumeau en mouvement a moins vieilli car le temps s’est écoulé plus lentement pour lui.

Deux histoires qui commencent en même temps et qui finissent en même temps n’ont pas la même durée. Et c’est bien cette notion de durée entre un instant initial et un instant final que nos montres, nos horloges et nos sabliers mesurent. Comme les durées des évènements varient en fonction des observateurs, alors l’écoulement du temps de ces évènements varie lui aussi… ce qui revient à dire que ni la durée ni le temps n’existent en réalité !


Le temps pour « rendre compte » du mouvement

Nous vivons dans un univers à 3 dimensions, c’est-à-dire que nos sens et notre entendement humains perçoivent la longueur, la largeur et la hauteur (c’est ce que les gens appellent en développement personnel le « monde de la forme »). 
La 1ère dimension correspond à la ligne, la 2e dimension au plan et la 3e dimension au volume. Nous vivons donc dans l'univers des volumes.

Cependant pour « rendre compte » du mouvement dans notre espace à 3 dimensions, nous sommes obligés de faire appel au temps.

Par exemple si je saute par dessus une chaise, je suis obligée d'utiliser la convention du temps pour rendre compte du déplacement de mon corps dans l'espace. 
Immobile, je prends mon élan à un temps 0 (début de l’évènement), je donne une impulsion, je cours, je saute l'obstacle, je me réceptionne, je finis ma course et je m'arrête à un temps 0+12s (fin de l’évènement). Chaque microseconde et nanoseconde de la durée de cet évènement rendra compte de la position de mon corps dans un espace à 3 dimensions, et toutes les coordonnées spatiales de la trajectoire de mon corps n'auront un sens qu'en correspondance avec un repère temporel précis. 
 

Du « monde de la forme » au « monde sensible »

Si le temps n'existe pas, mais que nous avons besoin du temps pour décrire un mouvement dans notre univers, cela signifie que nous utilisons une convention (le temps) pour remplacer une réalité qui nous est inaccessible.
Le temps est ce que nous percevons d'un univers à 4 dimensions avec notre entendement et nos sens limités dans notre univers à 3 dimensions. Oui, il existe bien un univers par-delà le nôtre - la physique l'a prouvé, mais c'est un univers que nous ne pouvons tout simplement pas imaginer car cela va au-delà des possibilités du cerveau humain.

Le mieux que l’on puisse faire pour tenter d’appréhender la notion d’un univers à 4 dimensions est d’imaginer le passage d’un monde à 2 dimensions (le monde du plan) à un univers à 3 dimensions (le monde des volumes).

Imaginons un animal quelconque vivant dans un plan à 2 dimensions (donc à plat) et un stylo (qui est un volume).

Pour percevoir le stylo, l’animal en question va remplacer par le temps la 3e dimension qu’il n’a pas. Que sera un stylo pour cet animal ? Ce sera le temps qu’il mettra à l’explorer.

L’animal verra l’apparition d’un objet, sa présence en continue, son évolution éventuelle, et sa disparition soudaine. Tout comme nous voyons nous-même dans notre univers à 3 dimensions le début d’un évènement (la naissance), son déroulement (la vie), et la fin de cet évènement (la mort). 

On peut alors se représenter qu'un être (ou plein d’êtres) qui vivrait dans un univers à 4 dimensions verrait tous nos aspects à la fois de la même façon que nous-même voyons tous les aspects du stylo (ou de n’importe quel volume). Dans cette 4e dimension, le temps n’existerait pas tel que nous le percevons : notre passé, notre présent et notre futur seraient un tout. Notre naissance, notre vie et notre mort n’existeraient pas non plus. Peut-être même que notre séparation des uns des autres n’existerait pas. Cette 4e dimension, à jamais hors de notre monde physique et de ce qui est perceptible par nos sens et intelligible par notre entendement humain, représente le lieu de tous les possibles de l’imagination, des projections et des phantasmes de l’humanité.

L’existence de cette 4e dimensions est une réalité. Philippe Guillemant, un physicien français, va jusqu’à avancer qu’il existerait au minimum 6 dimensions, et peut-être jusqu’à 10 dimensions. Vertigineux. Ce qui est certain, c’est que cette 4e dimension est la plus proche de notre 3e dimension et probablement la seule que nous sommes capables de mentaliser. En développement personnel les gens appellent cette 4e dimension le « monde sensible ». Les chrétiens la nomment « Dieu ». Pour Jung, c’est le « soi » (le divin en nous) et l’inconscient collectif. Pour les chamanes, c’est « l’âme indigène ».


Explorer l’irrationnel

On voit tout de suite que ce sont les croyances religieuses qui ont le mieux réussi à poser des concepts et des mots sur cette 4e dimension. Pour la simple raison que la foi est irrationnelle. Et elle est donc plus à même de rendre compte de l’irrationnel. Par irrationnel, j’entends « ce qui dépasse l'intellect, le raisonnement » - ce qui n’est pas compréhensible par la raison pure. L’irrationnel n’est pas, contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, « tout ce qui est contraire à la raison », mais bien « tout ce qui n’appartient pas à la raison », ce qui la dépasse et qui échappe à l’entendement humain. C’est la qualification même de la 4e dimension pour nous. Cette 4e dimension est un concept irrationnel, au même titre que l’amour, ou la foi, ou les miracles. C’est pourquoi l’humanité les met systématiquement en rapprochement.

Dans la psychologie analytique, le travail sur l’inconscient personnel et collectif est une rencontre avec l’irrationnel en chacun de nous. Et c’est le postulat de la plupart des courants du développement personnel que nos maladies physiques et psychiques ont une origine « irrationnelle », et qu’il est donc nécessaire d’explorer l’irrationnel en nous (les peurs, les rêves, l’inconscient, les énergies, etc) pour trouver le remède à nos maux et à nos questionnements existentiels.
 

En résumé, voilà pourquoi le temps n’existe pas. Il a été scientifiquement prouvé par la révolution relativiste que le temps n’avait aucune existence réelle, et qu’il n'était qu'une convention que nous utilisons dans notre univers à 3 dimensions pour « remplacer » la 4e dimension qui est inaccessible à nos sens et inintelligible pour notre cerveau.


J'espère que ce billet de vulgarisation scientifique vous aura plu. Afin d'approfondir cet article, j’écrirai probablement à la suite de cet article des billets sur :

  • L’inconscient collectif de Jung en tant que 4e dimension.
     
  • L’ego en tant que mécanisme nous permettant de vivre dans un univers à 3 dimensions, et la flèche du temps.
     
  • Les répercussions de la non-existence du temps sur les notions de vies antérieures, de futur et de libre-arbitre.
     

✶ Restez connectés! ✶
Tchou


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